Pendant plusieurs mois Théophile voyait l'élève se faire brutaliser, il observait les scènes en silence, se tenant le plus loin possible des lieux de «divertissement». Oui, les brutes avaient nommé ainsi les endroits où ils accomplissaient leurs méfaits. Autant dire que ces espaces devenaient de plus en plus nombreux chaque jour. Tom et Elisa avaient conseillé à leur ami de ne pas s'interposer :

« Oh ! Théo ! On est sur Terre, évite de chercher la bagarre car, ici, le sang se répand plus vite que là haut »

A chaque fois que Tom employait l'expression là haut, il désignait Krhriim. Suite à ce conseil et aux agissements qu'il avait vus, Théophile n'avait jamais cherché à aider Lucas. Mais un jour, il ne supporta plus de faire semblant d'être aveugle devant de tels faits.

Alors qu'il était seul et qui rentrait chez lui, le jeune garçon vit dans une petite ruelle un groupe de cinq lycéens dont l'un brutalisait Lucas qui était recroquevillé contre le mur. Théophile s'approcha silencieusement et pu assister à la scène.

« Bah, alors, qu'est-ce que tu fais dans une ruelle si sombre mon petit Lulu ?

-Ah oui, c'est vrai, c'est nous qui t'y avons ammené, petit Lu, dit un grand costaud en ricanant.

-Tu n'as rien à nous raconter ? Nous on aime bien parler avec toi, on aimerait tant t'entendre nous supplier quoi que ce soit.

-Attends, je vais t'aider à trouver les bons mots. Huuum, tu pourrais dire ''Pitié'', ''Epargnez-moi'', ''Je ferai ce que vous voudrez'' ou bien même ''Achevez moi''. »

Tout le groupe de garçons explosa de rire, un rire malveillant. Le cinquième des lycéens qui s'était tenu en arrière depuis le début, s'avança en prenant la parole.

« Oh, désolé. J'étais dans la lune, j'en oublie toute politesse. Je ne t'ai pas salué Lucas. »

Il lui donna alors un grand coup de pied puis reprit la parole l'air fièr de lui.

« Voilà qui est bien mieux.

-Stop ! Arrêtez ! »

C'était Théophile. Il n'avait pas pu rester silencieux plus longtemps. Il avait par ses simples paroles, signé sa mise à mort ou au moins sa tête avait elle était mise à prix. Toutes les brutes le fixaient désormais. Après l'étonnement, ce fut une émotion bien plus effrayante qui se lisait dans les yeux des garçons. Ils prirent tour à tour la parole en encerclant celui qui aurait pu être un héros.

« En voilà un spécimen rare. Si jeune et fragile, inconscient pourtant.

-Mes mains ont besoin d'un peu d'exercice... Tu tombes à pic !

-Il a l'air plus bavard, on va bien s'amuser.

-Répète après moi : ''Pardon, ne me frappez pas. Non ! Pitié''

-Dis le, oui, dis le. Juste pour le doux son de tes cris mélodieux.

-Je ne dirai rien, répondit Théophile en déglutissant.

-Dommage...pour toi. »

Les coups déferlèrent. Ne pouvant s'enfuir, l'enfant battu fut obligé de se refermer sur lui-même. La douleur, la douleur, la douleur. Bientôt il ne vit plus ses agresseurs ni même tout autre chose. Il ne voyait plus, n'entendait plus, ne ressentait plus. Rien. Théophile avait il quitté le monde des vivants, ou était il simplement inconscient ? 

                                                                                      A suivre

Toshigome

J'espère que ce deuxième chapitre vous aura plu, il introduit l'action. Je suis ouverte à tout commentaire, positifs comme négatifs ^^