• L'usine infernale

    Voici l'histoire courte que j'ai écris suite à la demande (sur l'article "Un thème ?") d'Elys Holmes : La condition humaine. J'avoue que je ne savais pas du tout parler de quoi, c'est un thème vague et précis à la fois. Lourd et sérieux, et pourtant très présent. J'ai essayé de faire un récit convenable qui ne choquerait pas trop. J'espère avoir réussi et qu'il vous plaira ^^

    L'usine infernale

           Le temps... J'en ai bien trop peu pour continuer à le gaspiller ainsi... Il faut que je m'en aille... Si je ne trouve pas un moyen de m'enfuir, je ne pourrais jamais découvrir et profiter de ce que la vie a à m'offrir... De ce qu'elle peut me réserver... Rester bloqué ici, c'est mourir sans avoir vécu... Il faut que je parte... Loin... Très loin... Aussi loin que mes jambes me porteront... Aussi loin que mon esprits pourra me suivre... Ailleurs... Voilà mon rêve, voilà ma raison de vivre, mon idéal... Idéal inatteignable selon ceux qui veulent notre perte... Ceux qui provoquent notre perte, nous maltraitant sans retenu comme des choses, des déchets... La perte de la vie, au profit de l'argent et de cruels plaisirs... Je ne suis pas de ces gens. La liberté sera mienne.

         Elliot se leva, sa nuit était finie. Enfin, ce que les dirigeants osaient nommer nuit... Il n'avait le droit qu'à cinq heures de sommeil. Et encore, cette durée ne lui serait pas éternellement accordée. Lorsqu'il serait considéré comme adulte, à 16 ans, soit trois semaines plus tard, il n'aurait plus le droit qu'à quatre heures. De plus si son travail semble insuffisant aux dirigeants, il n'aurait plus qu'une nuit sur deux... Comme des esclaves ! Voilà comment ils étaient traités...

         Elliot mit son pantalon et son t-shirt, tout deux sales et abîmés. Toutes les personnes du batiment, excepté les dirigeants évidemment, portaient les même vêtements. C'était une sorte de vielle usine, en mille fois pire. Les personnes étaient séparées en plusieurs groupes, ils tournaient sur différentes activités. Chaque groupe avait un emploi du temps, identique chaque jour.  

         Elliot commençait toujours par aller dans une petite salle où tout était noir. Il devait s'asseoir sur une chaise, on lui mettait un casque sur la tête. Et pendant deux heures il entendait une voix qui lui inculquait de force des informations, des normes, des valeurs. Tu es inférieur à ceux que tu sers. Tu leur dois tout. Ta vie leur appartient. Tu leur dois entière soumission. Ainsi que de nombreuses autres horreurs...

        Il allait ensuite en cuisine où il préparait des mets délicieux pour les dirigeants. Nourriture qu'il n'aura jamais le droit de gouter. Lui, ainsi que tous les autres, n'ont qu'une quantité de nourriture minimum et de mauvais goût, juste suffisament pour leur apporter assez d'énergie pour les taches de la journée.

        Après, il allait dans une grande salle qui sentait fort la transpiration. Ils y construisaient des armes. Parfois des «Employé supérieur» envoyés par les dirigeants passaient, ils étaient du même genre qu'eux et prenaient plaisir à faire leur travail... Ils devaient vérifier l'efficacité des armes en les essayant sur certains d'entre les travailleurs...

         Suite à cela, Elliot allait pendant trois heures dans une grande salle luxueuse où passaient des gens de la haute société externe à l'usine et où se trouvaient en permanence certains dirigeants qui en réalité, n'ont rien à faire de leur journée, si ce n'est contempler avec plaisir la souffrance qu'ils imposaient à autrui. Dans cette salle, le groupe d'Elliot était chargé de divertir ces personnes. Ils leur devaient entière soumission. Quoi qu'ils demandent, ils devaient leur donner... Un jour, une femme a refusé d'accompagner un dirigeant dans une des nombreuses petites pièces adjacentes à la salle. Le soir même, elle a été exécutée après avoir été battue en public. Horrible.

        Puis, si aucun supérieur n'a besoin de lui plus longtemps, Elliot passe à l'activité suivante... Il va au laboratoire, où il sert si besoin de cobaye pour les expériences des savants à la botte des dirigeants...

         Il est ensuite exposé sur la place public, attaché à un poteau. Les passants ont à disposition des tomates. Aliments que tout ceux de l'usine rêverait de manger. Certains individus les lui lancent au visage, heureux de voir quelqu'un de plus misérable et en piteux état qu'il ne l'a jamais été...

        Elliot retourne ensuite construire des armes. Puis il est de nouveau une heure dans la petite salle noire, et enfin, il a le droit à son repos de cinq heures.

          Le seul moment où tous les groupes sont réunis, c'est lors des châtiments ou exécutions. Afin de leur rappeler continuellement ce qu'il leur arriverait s'ils désobéissaient.

     

         Mais ce jour là, Elliot avait décidé de mettre fin à son existence d'esclave. Il allait s'échapper. Et il avait une idée de comment le faire... Il risquait sa vie, mais rester ici signifiait forcément la perdre.

        Il alla dans la petite salle noir où il entendit encore toutes ces horreurs qu'on essayait de lui faire entrer de force dans l'esprit. Non ! Il n'était pas inférieur ! Et non ! Il n'allait pas les servir toute sa vie !

         Il alla ensuite en cuisine où il exécuta sa tache comme à son habitude. Le moment n'était pas encore venu.

         Puis, comme chaque jour, il construisit des armes. Il en aurait bien pris une, mais le lieu était très surveillé; il aurait signé son arrêt de mort. Néanmoins, il se déchira volontairement un bout du maillot, laissant apparaître ses abdominaux. Cela allait certainement attirer sa clef de sortie...

          Il était l'heure. Dans la grande salle, un des dirigeants ne mit pas longtemps à repérer Elliot. Il le dévorait des yeux. La pédophilie était courante dans ce milieu. L'homme s'approcha, l'attrapa par le bras et l'emmena dans une des pièces adjacentes. Cette pièce était conçue de telle sorte à permettre le divertissement des individus comme cet homme... Une porte qui se ferme à clef, un grand lit, une caisse où on y trouvait du matériel, des rideaux, et... Une fenêtre ! Une fenêtre donnant sur l'extérieur ! Le moyen de sortie idéal étant donné qu'une forêt se trouve de ce côté du bâtiment...

        L'homme ferma la porte à clef. Il se retourna vers l'enfant, un sourire malsain sur le visage. Elliot s'était assis sur le lit et avait prit l'un des oreillers qu'il tenait timidement. L'homme, heureux, s'assit à ses côtés et demanda : « Comment te nommes tu mon petit ? »

        Elliot lui fit signe de s'approcher encore d'avantage afin qu'il puisse le lui chuchoter à l'oreille. L'homme, réjoui par cette invitation, n'hésita pas une seule seconde. Alors Elliot lui répondit dans un murmure : « Je suis l'espoir. » Soudainement, il usa de l'oreiller et étouffa le vil individu...

       Elliot regarda par la fenêtre, il n'y avait personne dehors. Aucune sécurité. Faut dire que jamais ils n'imagineraient que quelqu'un ose sortir... C'était sa chance. Il fouilla dans le coffre de la chambre. Il ne connaissait pas forcément l'utilité de tous les objets, mais en prendre un pourrait lui servir au cours de sa fuite. Il ouvrit la fenêtre, lança la couette du lit en bas, prit le drap et s'en servi comme d'une corde. Arrivé au sol, il récupéra la couette et partit en courant. Après tout, il aurait été bête de mourir de froid... Il pénétra dans la fôret, soulagé de ne pas avoir été pris. Il continua de courir, il devait mettre de la distance au cas où les dirigeants enverraient des hommes à sa poursuite. Mais il avait le temps, il le savait, ils ne remarqueraient rien avant deux heures. L'emploi du temps avait une faille de surveillance puisque pendant les trois heures durant lesquels les esclaves servent de divertissements, ils les laissent en toute intimité avec les invités...

         Maintenant qu'il était à l'extérieur, Elliot prit conscience de l'énorme avantage qu'il avait toujours eu. Les dirigeants le sous-estimaient, alors que lui connait parfaitement leur ignoble façon de penser. Il sourit, une vague de joie le submerge. Il en vient même à pleurer et à rire. La liberté, il l'a rencontre enfin ! Il peut désormais s'imaginer un futur digne de ce nom. Le coeur immensément léger, il s'écria :

    « Ravie de faire votre connaissance, madame la Liberté ! »

    Toshigome

    « 19Sword Art Online »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 28 Novembre 2013 à 21:03

    Ah ! Je suis tellement heureuse pour Elliot ! :]

    Je m'attendais bizarrement à ce qu'il ait une fin atroce , mais une fin heureuse ne me déplaît pas ~ 

    Cet endroit est horrible mais je suis certaine que il y a des siècles de cela et même peut être maintenant des lieux similaire à celui-ci.

    Contente que ce vieux pédo' finisse étouffer ! °^°

    2
    Jeudi 28 Novembre 2013 à 21:25

    Et moi donc ! :)

    J'y ai pensé, mais je me suis dit que le texte contenait déjà assez de choses atroces. Mettre une fin explicitement mauvaise aurait alourdi l'ensemble, enfin c'est ce que je me suis dit ^^ (et puis quand on pense qu'il n'a pas grand chose pour survivre, et qu'il y a toujours plein de personnes comme lui qui sont encore prisonnière, la fin n'est pas si joyeuse que ça... Enfin, au moins un d'entre eux est libre ^^)

    J'espère que ce n'est plus trop le cas...

    Ah, ben en parlant de ce moment, j'ai hésité à décrire cette scène, mais finalement je ne l'ai pas fait durer pour qu'on garde une belle image d'Elliot et une mauvaise de l'homme.

    Merci beaucoup d'avoir lu et de m'avoir donné ton avis :D

    3
    Vendredi 29 Novembre 2013 à 20:35

    J'ai adoré ton texte, car il est bien écrit. Et puis il est vrai que ce n'est pas facile d'écrire quelque chose sur la condition humaine, mais finalement tu as réussis!

    *applaudissement*

    Ce texte me fait vaguement penser à Charlie Chaplin et les temps modernes.

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    4
    Vendredi 29 Novembre 2013 à 21:04

    Merci beaucoup ! Ton commentaire me fait très plaisir, et il me rassure :) 

    Ah bon ? Et bien, je prends cela comme un compliment étant donné que Charlie Chaplin est d'un sacré niveau ^^

    5
    Samedi 30 Novembre 2013 à 09:01

    Tu peux le prendre comme un compliment :]

    6
    Samedi 30 Novembre 2013 à 13:25

    Merci :)



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